LA CHAINE NUMÉRIQUE LVIK TV, UN ESPACE D’EXPRESSION DE L’OPPOSITION DANS LE DÉBAT DÉMOCRATIQUE EN CÔTE D’IVOIRE
THE DIGITAL CHANNEL LVIK TV, A SPACE OF THE EXPRESSION OF THE OPPOSITION IN THE DEMOCRATIC DEBATE IN CÔTE D’IVOIRE
Par AGNEY Ahou Florence, Université Peleforo Gon Coulibaly
Résumé
Ce travail est une étude de cas. Il analyse la chaîne numérique LVIK TV en tant que moyen d’expression de l’opposition dans la construction du débat démocratique en Côte d’Ivoire. S’inscrivant à la fois dans la théorie de l’espace public et celle de l’agenda setting, l’étude de type qualitatif s’est construite sur deux instruments de collecte de données qui sont l’entretien et l’analyse d’un corpus constitué de vidéos, de captures d’écran et d’extraits audio. Les résultats de cette recherche révèlent que la web télé LVIK TV joue un rôle important dans la médiatisation de l’information, dans la mobilisation et la contestation socio-politique en Côte d’Ivoire. Toutefois, bien que se positionnant comme un contre-pouvoir dans l’espace numérique ivoirien en construisant l’opinion publique, cette télévision en ligne reste limitée car ses appels incessants à la mobilisation sont plus virtuels que matériels.
Mots clés: LVIK Tv, Web Tv, débat démocratique, espace d’expression, Côte d’Ivoire
Abstract
This work is a case study. It analyses the digital channel LVIK TV as a means of expression for the opposition in the construction of democratic debate in Côte d’Ivoire. The qualitative study is based on two data collection instruments: interviews and the analysis of a corpus of videos, screenshots and audio excerpts, both of which are based on the theory of public space and the agenda setting. The results of this research reveal that the web TV LVIK TV plays an important role in the mediatization of information, mobilization, and socio-political protest in Côte d’Ivoire. However, although positioning itself as a counter-power in the Ivorian digital space by building public opinion, this online television remains limited because its incessant calls for mobilization are more virtual than material.
Keywords: LVIK Tv, Web Tv, democratic debate, space of expression, Côte d’Ivoire
Introduction
Depuis deux décennies, les plateformes numériques ont bouleversé la façon de faire la politique (Ségur et Périé-Frey, 2016 ; Cardon, 2010). Grâce à leur utilisation dans les révolutions arabes (Najar, 2013), des régimes autoritaires se sont effondrés. De ce fait, les médias sociaux numériques apparaissent désormais comme le nouveau cyberespace dans lequel les citoyens participent aux débats démocratiques (Bouliane, 2015).
En Côte d’Ivoire, comme dans la plupart des pays d’Afrique, les médias sociaux numériques sont devenus des supports de contestation sociale, de construction de l’opinion publique et de l’émergence démocratique (Manirakiza, 2020). En effet, les crises sociopolitiques (coup d’État, rébellion armée, guerre civile) qui ont marqué l’histoire du pays ont mis à mal le processus démocratique entamé en 1990. Ce recul démocratique a eu diverses conséquences, notamment la restriction de la liberté d’expression, la mainmise du régime au pouvoir sur les médias de service public, le musellement des partis de l’opposition et l’absence de débats contradictoires. Ainsi, pour jouir de la liberté d’expression, valeur fondamentale de la démocratie (Gusse, 2006), des acteurs politiques de l’opposition profitent des avantages qu’offrent les plateformes numériques pour médiatiser leurs activités. Pour ce faire, ils y créent des télévisions et des radios numériques.
On assiste, dès lors, à une véritable révolution dans le paysage politique ivoirien impulsé par l’avènement des médias numériques. Ils apparaissent comme des canaux d’expression politique et de contre-pouvoir. Ces chaînes de télévision et de radios numériques connaîtront une multiplication exponentielle à l’approche de l’élection présidentielle du 30 octobre 2020. C’est dans ce contexte qu’est née, sur YouTube et Facebook LVIK Tv. C’est une télévision numérique qui se présente comme le porte-parole de tous les partis coalisés de l’opposition. Elle est devenue en quelques mois un nouvel espace d’information, de construction des opinions divergentes et quelquefois d’exutoire où des citoyens dénoncent sans faux-fuyant les abus du pouvoir. L’ampleur qu’a prise ce média numérique dans le cyberespace ivoirien suscite des interrogations. Quel rôle joue-t-il dans la vie sociopolitique en Côte d’Ivoire ? LVIK Tv constitue-t-elle un cadre d’expression démocratique ? Son usage renouvelle-t-il les manières de communiquer avec la population ivoirienne dans son ensemble ?
Cette recherche vise donc à étudier le rôle de la chaîne numérique LVIK Tv dans un espace médiatique dominé par le régime actuel qui contrôle la liberté d’expression à travers des organes de régulation. L’intérêt est de voir comment des Ivoiriens se sont appropriés de la Web Tv pour informer, contester et mobiliser leurs concitoyens. Il s’agit également de voir son apport et son impact réel dans le jeu démocratique en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, cette recherche permettra de voir comment cette chaîne numérique échappe-t-elle à la censure des autorités nationales de régulation des médias classiques et numériques. D’où l’hypothèse selon laquelle la création de la chaîne numérique LVIK Tv sur les Réseaux Sociaux Numériques (RSN) s’inscrit dans une quête de la liberté d’expression et de la construction d’un espace de débat public en vue de l’éveil des consciences de la population ivoirienne.
Matériels et méthode
Cette étude de type qualitatif s’est construite à partir de deux instruments de collecte de données qui sont l’entretien et l’analyse d’un matériau collecté sur la page YouTube de LVIK Tv. Le corpus est composé de 25 vidéos, de 15 captures d’écran et 10 extraits audio diffusés entre octobre 2020 et juillet 2021. Ces différentes productions portent sur la situation sociopolitique, particulièrement sur le conflit électoral et post-électoral qu’a engendré le troisième mandat du Président Alassane Ouattara. Il y a en outre, le rejet de certaines candidatures et le refus de l’opposition de prendre part à cette échéance électorale, la désobéissance civile initiée par l’ancien président Henri Konan Bédié, la libération de l’ex-Président Laurent Gbagbo et son retour en Côte d’Ivoire, etc. Cette période a été fortement marquée par des mouvements de protestation sociale et de contestation politique par des appels patriotiques. Il s’est agi de galvaniser le peuple à descendre dans la rue pour mener une révolution politique contre le pouvoir en place. Par ailleurs, les vidéos retenues pour l’analyse sont celles qui ont été diffusées, pour la plupart, en direct et ayant eu des répercussions dans l’espace public. Ce travail exploite également les données de l’entretien semi-directif réalisé via WhatsApp avec Isaac Koffi, initiateur et présentateur de la chaîne de télévision numérique LVIK Tv. Les informations recueillies ont fait l’objet d’une analyse de contenu thématique.
Sur le plan théorique, cette recherche s’inscrit à la fois dans la théorie de l’espace public de Habermas (1962) et dans celle de l’agenda setting de McCombs et Shaw (1972). L’espace public représente un lieu physique ou symbolique de libre expression où sont présents un “ensemble de personnes privées rassemblées pour discuter des questions d’intérêt commun” (Lits, 2014, p.77). Autrement dit, c’est un “lieu accessible à tous les citoyens, le lieu où un public s’assemble pour formuler une opinion publique, le lieu où l’échange discursif de positions raisonnables sur les problèmes d’intérêts permet de dégager une opinion publique” (Habermas cité par N’Da, 2017, p. 135). Pour Miège, “L’espace public est très largement considéré comme indissolublement lié à la démocratie comme projet politique et comme déclinaison de celui-ci dans des régimes socio-historiques, presque comme un doublon, sinon comme une face cachée moins comme une modalité qui s’en déduit” (2010, p. 15). C’est d’ailleurs ce qu’affirme Dacheux (2008) pour qui l’espace public est le fondement de la démocratie. Il renvoie à la fois à un lieu de légitimation du public, au fondement de la communauté politique, et à une scène d’apparition du politique. Cette théorie vise à démontrer, dans cette recherche, ce qui est fait par la plateforme numérique LVIK Tv dans l’espace public numérique ivoirien.
La deuxième théorie convoquée dans ce travail est l’agenda setting. Compte tenu de la forte corrélation existante entre médias et actions politiques (Aldrin et Hubé, 2017), cette étude s’est construite également sur le concept de la “fonction de mise à l’agenda” des médias formalisé par McCombs et Shaw en 1972. Pour eux, tout l’enjeu est de saisir le sens du “ce à quoi les individus doivent penser car ce n’est jamais sur l’intensité d’une attitude que les médias ont un effet, mais bien sur la réactivité des attitudes à des enjeux politiques” ( McCombs et Shaw, 1972, p.177). LVIK Tv est un véritable canal de production d’informations et prescriptrice d’opinion politique car elle se positionne comme un média incontournable dans la contestation, la mobilisation et la construction de l’opinion de ses abonnés. Eu égard au fait que les médias exercent des effets sur le jeu politique, cette théorie permet donc d’expliquer comment LVIK Tv s’inscrit dans un processus de construction de l’opinion publique en suscitant “la prise de conscience d’une communauté de vues ou d’intérêts” (Gerstlé, 2008, p.143).
Résultats
Présence de LVIK TV dans l’espace numérique ivoirien
Le phénomène des web Tv n’est pas un fait nouveau dans l’espace numérique ivoirien. En effet, depuis 2014, nous observons une floraison des médias d’opinion sur les plateformes numériques. Ce sont, entre autres : “Jeudi, c’est Koulibaly”, “GK S Tv ”, “GOR Tv”, “PDCI 24 Tv”, etc. Ces médias numériques affiliés aux partis et aux acteurs politiques ivoiriens servent de canaux de transmission d’informations et constituent des espaces d’échanges entre acteurs politiques et sympathisants. Active sur YouTube depuis le 31 août 2020, LVIK Tv est devenue en une année de présence l’une des chaînes d’information politique à forte audience. Elle compte, à ce jour, 125 496 abonnés sur Facebook et 75 600 abonnés sur YouTube. Ce nouveau moyen de débats et de mobilisation servant les intérêts de certains partis de l’opposition est l’œuvre d’Isaac Koffi, chargé de communication du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) section Paris (France). Au vu de la situation politique tendue entre les partis de l’opposition et le parti au pouvoir à quelques mois de l’élection présidentielle, ce dernier a mis sa chaîne à la disposition de toute l’opposition. Il définit sa web Tv comme la référence informative. Il diffuse simultanément des émissions sur Facebook (https://www.facebook.com/lviktvofficiel/videos/?ref=page_internal) et sur YouTube (https://www.youtube.com/channel/UCL_IHp-d4GCZVPBYJJwUpRQ/featured).
Ce média numérique s’est fixé pour mission de donner la parole à chaque citoyen. D’une part, il met à l’agenda des sujets qui ne sont pas abordés dans les médias de service public. D’autre part, il favorise la participation de ses “téléspectateurs” aux débats à travers des appels via un numéro WhatsApp (0033751100785). Des Ivoiriens résidant sur le territoire national comme ceux de la diaspora interviennent régulièrement pour contribuer au combat patriotique. Certains commentant l’actualité, d’autres apportant des compléments d’informations sur la situation sociopolitique qui prévaut dans le pays, à savoir les questions liées à la modification de la Constitution, la réconciliation nationale, la cherté de la vie, etc.
De plus, cette télévision virtuelle fait régulièrement des directs et organise des débats en faisant intervenir des personnes proches de l’opposition sur des sujets faisant la Une de l’actualité. Émettant depuis la France, le présentateur Isaac Koffi s’appuie sur des “correspondants” vivant en Côte d’Ivoire. Par ses émissions, LVIK Tv s’illustre comme un espace d’échanges où des citoyens désireux de voir un changement dans la gestion des affaires de l’État se retrouvent pour exprimer librement leur opinion sans être sous le coup d’une censure des tenants du pouvoir. Elle se présente, de ce fait, comme une tribune plurielle d’échanges et de construction d’une opinion publique ivoirienne éclairée. C’est pourquoi Isaac Koffi, promoteur de LVIK Tv privilégie des débats contradictoires en permettant aux internautes de tout bord politique de s’exprimer librement sur l’actualité socio-politique, économique et culturelle du pays.
De ce fait, la création de cette chaîne en ligne apparaît pour son initiateur comme un outil stratégique de communication visant à bâtir un idéal démocratique en Côte d’Ivoire. Cela passe par la promotion des valeurs qui fondent un État démocratique, à savoir la liberté d’expression, le droit à la différence. Cela dit, quel rôle joue-t-elle dans la vie sociopolitique ?
Rôle de LVIK TV dans la médiatisation de l’information, dans les mouvements de mobilisation et de contestation politique en Côte d’Ivoire
À sa création, Isaac Koffi ambitionnait de faire de sa chaîne numérique une référence informative en Côte d’Ivoire. Mais, vu la déliquescence du climat politique à la veille de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, cette plateforme a étendu son champ d’action dans la résistance politique. Sa première action a été celle de la médiatisation, dans l’espace public numérique, du mot d’ordre de la désobéissance civile lancé le 20 septembre 2020 par des partis de l’opposition afin de contrer la candidature jugée anticonstitutionnelle du Président de la République à un troisième mandat.
Le 19 octobre 2020, lorsque la désobéissance civile entra dans sa phase active à travers le “boycott actif” de toutes les opérations électorales, LVIK Tv a retransmis en direct et simultanément sur sa chaîne Facebook et YouTube l’intégralité de la conférence de presse de la coalition des partis opposés au troisième mandat du Président sortant tandis que les médias d’État diffusaient les meetings électoraux et la campagne présidentielle de celui-ci. De plus, dans son édition spéciale du soir, ce média a repris quelques extraits des déclarations du président du Front Populaire Ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, et du président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié. Le but de ces discours était, selon le président du FPI, de combattre la forfaiture du président Alassane Ouattara. Il assena ces propos :
“Le processus électoral en cours ne nous concerne nullement. Ce processus électoral est illégal parce qu’il ne répond à aucun critère. […] Nos militants comme les électeurs ivoiriens doivent s’abstenir de participer, tant en ce qui concerne la distribution des cartes d’électeurs, qu’en ce qui concerne la campagne électorale” (https://www.youtube.com/results?search_query=lvik+tv+désobéissance+civile).
Henri Konan Bédié, se montrant plus insistant, ajouta :
“Nous invitons nos militants sur l’ensemble du territoire à faire barrage à ce coup d’État électoral que le président Alassane Ouattara s’apprête à commettre, à empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin et à mettre en application le mot d’ordre de boycott actif par tous les moyens légaux à leur disposition, afin que le pouvoir actuel consente à convoquer l’ensemble des forces politiques nationales pour trouver des solutions acceptables à toutes les revendications qui sont ressorties de la proclamation des candidatures”.(https://www.youtube.com/results?search_query=lvik+tv+désobéissance+civile)
Ces discours qui n’ont pas été relayés par les médias de service public, mais plutôt par les médias numériques, ont eu des répercussions au sein de la population en déclenchant des mouvements de contestation et de mobilisation collective dans la majeure partie du pays. LVIK Tv diffusait l’information en temps réel et faisait le point sur l’évolution de la situation à Abidjan et dans des villes de l’intérieur grâce aux informateurs qui étaient présents sur le terrain. La majorité de ses publications renseignait principalement sur le chaos survenu dans certaines régions du pays. Sur invitation d’Isaac Koffi, présentateur de LVIK Tv, des manifestants des différentes localités se sont improvisés en « journalistes citoyens » en réalisant des mini-reportages avec leurs smartphones, en enregistrant des vidéos et en prenant des photos qui ont fait le tour du monde via LVIK Tv.
Isaac Koffi explique :
“En même temps que les médias de service public étaient contrôlés par le pouvoir, l’espace public était également quadrillé par les forces de défense et de sécurité qui restreignaient la liberté de se rassembler et le droit de manifester en procédant par des menaces, par des arrestations arbitraires, etc. Pis, des bandes armées étaient déversées dans des quartiers, des villes et des villages pour intimider la population” (https://www.youtube.com/watch?v=c0RKVrmFD0c&t=43s) .
À chaque fois, LVIK Tv réussissait à livrer l’information à la population à partir de son réseau d’informateurs et publiait également des vidéos ainsi que des photos sur ses plateformes ; ce qui freinait quelquefois les actions de représailles. Elle indiquait le but de la journée, la trajectoire à suivre et galvanisait les manifestants en les appelant à ne pas se laisser intimider parce que, estimait-elle, la victoire est d’autant plus proche que les adversaires s’épuiseraient et seraient épinglés par les organisations de défense des droits de l’homme et du citoyen.
Finalement, la volonté de l’opposition de s’opposer au troisième mandat a pris forme dans presque toutes les localités du pays. Cependant, ces manifestations ont viré dans la plupart des villes à des affrontements communautaires engendrant de nombreuses victimes tailladées à la machette et de nombreux dégâts matériels. Le cas le plus frappant est la décapitation le 9 novembre de N’Guessan Koffi Toussaint, un jeune homme de 34 ans, dans le quartier de Sozorigoubou, à Daoukro, fief du PDCI. De plus, la répression du pouvoir contre les contestataires anti-troisième mandat n’a pas visé que les manifestants. Elle fut dirigée contre les leaders politiques de l’opposition. À titre d’exemple, un détachement de policiers a été envoyé à la résidence d’Henri Konan Bédié, président du PDCI et chef de file de l’opposition. Des gaz lacrymogènes y ont été jetés pour disperser les journalistes et les militants de l’opposition. La police s’est par ailleurs installée devant ladite résidence à Cocody durant plusieurs jours en privant Bédié de toute liberté de mouvement. On note également l’arrestation d’Affi N’Guessan, président du Front Populaire Ivoirien, et d’autres personnalités politiques.
Le deuxième fait notable est lié à la cherté de la vie. Cette émission a été réalisée lorsqu’il y a eu la hausse des prix en Côte d’Ivoire. En effet, les Ivoiriens subissaient chaque jour la flambée des prix des produits de première nécessité et des denrées alimentaires (viande, huile, poissons, etc). Par exemple, le prix du kilogramme de la viande de bœuf qui coûtait auparavant 2 300 francs CFA (3,5 euros) est passé à 3 000 francs CFA (environ 5 euros). LVIK Tv a réalisé une émission pour éveiller la conscience des Ivoiriens sur la pauvreté grandissante au sein de la population. La médiatisation de ce sujet a suscité de vives réactions des internautes. Certains ont projeté des actions de mobilisation, des marches et des manifestations en vue d’amener le gouvernement à prendre des mesures pour alléger les souffrances de la population.
Face à la grogne qui s’intensifiait sur les réseaux sociaux numériques, le ministre du Commerce et de l’Industrie a tenu une conférence de presse le 18 juillet 2021 au cours de laquelle il a démenti les informations circulant sur ces plateformes numériques. Il a même dénoncé qu’une campagne de désinformation sur les prix des produits de base a été initiée par les cyberactivistes dans l’optique de perturber la quiétude des consommateurs. Il dira, à ce propos :
“L’on assiste à de nombreuses plaintes des populations relativement à ces hausses qui ont été relayées et amplifiées par les médias et les réseaux sociaux… Les prix de ces produits affichés sur les réseaux sociaux semblent exagérés et ne cadrent pas avec la réalité” (https://www.youtube.com/watch?v=J1YSl4o494M&t=11s).
Mais finalement, le gouvernement a adopté, le 21 juillet 2021, en Conseil des ministres, huit mesures immédiates pour renforcer la lutte contre la flambée des prix de certains produits de première nécessité. Ce qui a crédibilisé les alertes données par les cyberactivistes sur la hausse exponentielle des prix des biens de consommation. En clair, la médiatisation à outrance de la cherté de la vie sur LVIK Tv a entraîné la « cyber-contestation » qui a poussé le gouvernement ivoirien à prendre des mesures idoines pour éviter l’ébullition sociale.
Le troisième élément est relatif à la mise à l’agenda et à la médiatisation du retour en Côte d’Ivoire de l’ancien président Laurent Gbagbo. En effet, à l’annonce du retour de l’ancien chef d’État, LVIK TV fut le seul média numérique à consacrer des heures de direct pour couvrir le retour historique de l’ex prisonnier après plus de 10 ans de détention à la Haye. Elle a publié le post suivant : « Le président Laurent Gbagbo a décollé de Bruxelles Zaventen pour Abidjan… » (voir image 1).
Image 1 : Capture d’écran du post sur le décollage de Gbagbo de l’aéroport de Zaventen
Cette publication a enregistré 25 000 « likes » en quelques minutes. De plus, LVIK Tv a organisé deux directs conjointement sur sa chaîne Facebook et YouTube pour couvrir cette arrivée. Articulant images, vidéos et surtout des reportages, cette web Tv s’est substituée aux médias de service public. C’est par son intermédiaire que les partisans de Laurent Gbagbo et ceux de l’opposition, de même que la population ivoirienne dans son ensemble, ont suivi en temps réel cet événement. Cette chaîne a diffusé en boucle des images présentant des forces de l’ordre dispersant à coup de gaz lacrymogènes des partisans de l’ancien Président venus l’accueillir le long de la route qui mène à l’aéroport. Il y en avait d’autres qui montraient des policiers empêchant le cortège de l’ex-Chef d’État de prendre le pont De Gaulle pour rallier la direction de son parti.
Tous ces faits démontrent le rôle important que joue cette télévision virtuelle dans l’espace public ivoirien. Elle est devenue un véritable canal d’information, de participation, de mobilisation et de contestation, voire de défouloir de nombre de citoyens. En outre, la chaîne a médiatisé d’emblée toutes les activités des partis de l’opposition sans exception. Elle dénonce, par ailleurs, la gouvernance du régime de l’actuel président Alassane Ouattara. En clair, LVIK Tv a fait sien le combat de l’instauration d’une vraie démocratie en Côte d’Ivoire. L’audience de cette chaîne de télévision grandit au fil des mois auprès des partisans de l’opposition et des internautes. En effet, les données statistiques montrent que des vidéos qu’elle a diffusées sur l’arrivée de Laurent Gbagbo ont avoisiné plus d’un million de vues sur Facebook et sur YouTube. De même, la courbe analytique a fait apparaitre que les vidéos relatives à la désobéissance civile et le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire en juin 2021 ont créé le pic d’audience de LVIK Tv sur YouTube (voir image 2).
Image 2 : Capture d’écran de la courbe analytique des pics d’audience de LVIK Tv sur YouTube
Les chiffres qui apparaissent sur cette capture d’écran montrent que la chaîne YouTube de LVIK TV enregistre presque 6 millions de vues pour le moment. Quant à la durée de visionnage heures, elle s’élève à 1,5 millions. La chaîne compte également plus de 75 000 abonnés et les pics d’audience se situent entre octobre-novembre 2020 (période correspondant à la désobéissance civile initiée par des partis de l’opposition) et juin 2021 (mois marquant le retour de l’ancien chef de l’État Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire après 10 années de prison à la Haye).
Qu’en est-il des données de LVIK TV sur Facebook ?
Image 3 : Capture d’écran des dernières statiques de LVIK TV sur Facebook
Les données statistiques révèlent que de la période du 1er juillet 2021 au 23 septembre 2021, 3 089 290 utilisateurs ont été atteints par la télévision numérique LVIK Tv officiel, soit 28% par rapport au trimestre précédent. Il y a eu plus de 15 300 nouveaux abonnés, soit un taux de 86,7% par rapport aux 85 derniers jours et plus de 2,5 millions d’interactions, soit 51,3%.
En somme, la chaîne numérique LVIK Tv s’est bâtie la réputation d’être un espace virtuel qui permet au récepteur de s’exprimer librement sur des questions d’actualité socio-politique, économique et culturelle du pays. Elle impulse par ailleurs la réflexion citoyenne en vue de mener, selon son initiateur, le combat de la souveraineté de l’État de Côte d’Ivoire vis-à-vis de l’actuel régime et de la tutelle coloniale ; d’où son slogan : « L’éléphant debout ! ». LVIK Tv aspire à travers ses émissions à la construction d’une véritable société démocratique. Elle fait la promotion des valeurs qui fondent un État de droit. De telles productions sont quasi inexistantes dans les médias de service public contrôlés par le régime au pouvoir.
Discussion
Le rôle majeur de LVIK TV dans l’expression démocratique en Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire, tout comme les autres pays de l’Afrique subsaharienne, s’est engagée dans la voie de la démocratie au début des années 1990 en instaurant le multipartisme. En effet, la démocratie est un mode de gouvernance qui propose que les grandes décisions concernant la vie de tous soient prises par la majorité des citoyens, mais que la minorité puisse s’exprimer librement et même être représentée. Cette idéologie politique incarne des valeurs et s’étend à un ensemble de mécanismes, en l’occurrence, les élections libres opposant des partis multiples et différents, la libre expression des opinions, des attitudes et des valeurs, l’éducation non monopolisée, la liberté des médias, la création des institutions régissant le jeu politique et fixant la limite des droits et des libertés, etc. Ces mécanismes mis en jeu conduisent les médias à tout dire à la société, de la société, pour le bien de la société. La production de l’information et sa consommation participent, de ce fait, au processus démocratique.
Depuis deux décennies, le combat de la démocratie est encore d’actualité en Côte d’Ivoire. Les périodes électorales continuent d’être des moments de tension, de trouble et même des moments de deuil. Les conditions de transparence des élections ne sont toujours pas réunies. Les médias d’État sont profondément attachés au parti qui arrive au pouvoir. La défection de ces médias publics de leur mission d’instrument d’information au service de tous les citoyens contribuera à la création massive des plateformes numériques sur les RSN par des partis de l’opposition. Les télévisions en ligne, dans cette perspective, naîtront pour faire face au silence sur les activités de l’opposition dans les médias de service public.
Aujourd’hui, les web Tv sont devenues des canaux qui médiatisent systématiquement sur la toile les préoccupations des citoyens. En effet, vu leur présence dans l’espace numérique, les Ivoiriens en font usage pour s’informer et pour débattre en toute liberté. De plus, ces espaces virtuels offrent une visibilité aux acteurs politiques et une autonomie informationnelle et communicationnelle vis-à-vis des médias de service public. Ils peuvent ainsi communiquer, exprimer leurs opinions – sans tomber sous le coup d’une sanction – et entrer en interaction avec leurs sympathisants. Les Web Tv, en général, et LVIK Tv singulièrement, jouent un rôle considérable dans le jeu démocratique en promouvant la liberté d’expression, l’organisation des débats contradictoires, voire antagonistes. En outre, elle favorise la participation, la mobilisation et l’engagement politique des Ivoiriens. De plus, la télévision LVIK Tv permet aux internautes d’accéder directement aux informations, d’avoir très souvent l’exclusivité de l’information avant qu’elle ne soit diffusée par les médias du service public. LVIK Tv permet ainsi au public d’interagir instantanément à travers des commentaires. La finalité de l’information étant de rendre compte de ce qui se passe dans l’espace public, l’événement sélectionné et diffusé, surtout par le « direct », conduit inéluctablement à la mobilisation dans la mesure où les citoyens les mieux informés ont tendance à s’engager plus activement dans les manifestations et les contestations (Giasson et al., 2013). C’est d’ailleurs ce qui s’est passé lors de l’appel à la désobéissance civile.
LVIK Tv s’impose de plus en plus comme un espace de libre expression et d’échange dans la lutte démocratique. Elle couvre toute sorte d’événements qui se déroulent dans l’espace public. De même, elle fait des reportages en direct de sorte à amener le public à vivre l’événement comme s’il était présent. Elle tient donc compte de l’actualité, de l’attente du public, de la prévision, de l’imprévision et de la sociabilité puisque l’information doit traiter de ce qui surgit dans l’espace public. C’est pourquoi, la chaîne numérique LVIK Tv rapporte d’abord ce qui se passe ou s’est passé dans l’espace public. Ensuite, elle commente le pourquoi et le comment de l’événement rapporté à travers des analyses. Enfin, elle provoque la confrontation à travers des échanges contradictoires afin de contribuer à l’orientation du débat social. Aujourd’hui, l’émergence de cette télévision en ligne participe à la vitalité de l’espace public déjà constitué par d’autres plateformes d’opinions politiques qui, selon Lévy (2002), transforme le cyberespace en cyberdémocratie ; ce qui développe le champ d’action de la liberté et des moyens d’expression des citoyens. En effet, les différents conflits que la Côte d’Ivoire a traversés ont renforcé chez l’Ivoirien sa « soif » d’information dans le but de comprendre la crise socio-politique qui secoue le pays, d’une part, et de trouver des réponses aux questions qu’il se pose, d’autre part. La société ivoirienne s’étant fortement politisée, il va de soi que des citoyens s’orientent vers LVIK Tv et les plateformes numériques d’opinions politiques pour satisfaire ce besoin informationnel qui ne peut être comblé par les médias de service public, taxés d’être à la solde des gouvernants. Toutefois, la multiplication des Web Tv sert ou dessert-elle le processus démocratique en Côte d’Ivoire ?
Les limites de la télévision numérique dans le processus démocratique
L’avènement des télévisions d’opinion en ligne a favorisé la visibilité des partis de l’opposition dans l’espace public en leur permettant de médiatiser leurs activités, d’interagir avec leurs partisans et de les mobiliser. D’abord, dans un contexte de contrôle de l’espace public et médiatique et de manque de confiance dans les médias de service public, les citoyens, dans leur grande majorité, ont recours aux RSN pour s’informer et interagir. Ensuite, les Web Tv facilitent l’accessibilité de l’information et promeuvent la liberté d’expression en donnant la parole aux citoyens. Elles entretiennent la mobilisation collective et virtuelle. Ces outils sont, pour la plupart, hostiles à l’autorité étatique. Malgré leur vitalité dans l’espace public, leur contribution à la consolidation du processus démocratique reste encore limitée, tout comme les médias traditionnels (Bourdieu, 1996). En effet, bien que les chaînes numériques d’opinions, dans leur ensemble, produisent des contenus, rien ne garantit la crédibilité des informations puisque chacun peut exprimer tout et n’importe quoi sur Internet. Or, l’information, prolifique, n’est pas contrôlée et vérifiée (Lempen, 2014). Ensuite, les réactions des internautes sur ces plateformes, en l’occurrence sur LVIK Tv, sont souvent subjectives qu’objectives. Des intervenants s’en servent comme un défouloir en recherchant un effet cathartique. Si les chaînes de télévision d’opinions politiques en ligne, en particulier LVIK Tv, ont permis aux Ivoiriens de s’affranchir des médias de service public, surtout pendant et après la période électorale en contournant le contrôle de l’information, force est de constater que les animateurs de ces espaces numériques se considèrent compétents pour juger ou émettre une opinion (Flichy, 2010). En effet, ils interprètent, analysent et transmettent les faits selon leur idéologie politique. De plus, ces informations n’obéissent à aucun filtre journalistique et peuvent aussi façonner l’opinion des milliers d’internautes. Toutefois, quand ces diffusions ont quelquefois des effets sur le public, les mobilisations collectives et les contestations sont pour la plupart virtuelles en Côte d’Ivoire, contrairement aux pays arabes où les révolutions ont fait chuter des régimes. Les médias numériques sont des outils nécessaires, mais ne sont pas encore arrivés à eux seuls à faire plier le régime au pouvoir. Malgré le nombre d’internautes qui manifestent un intérêt pour tout ce qui s’y fait, cela n’est pas suffisant pour instaurer l’idéal démocratique dont rêvent LVIK Tv et des partis de l’opposition.
L’existence des chaînes de télévision numérique dans le cyberespace ivoirien constitue une menace pour les gouvernants ivoiriens. En effet, l’État ivoirien, à travers les autorités de régulation de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) et de l’Autorité Nationale de la Presse (ANA), a élaboré de nouvelles mesures visant à réguler les médias numériques d’opinion. Ainsi, dans une conférence de presse, Maître René Bourgoin, président de la HACA, a invité les Web Tv adossées à des partis politiques à se déclarer en s’enregistrant auprès des organes de régulation. Il s’agit, selon lui, de permettre en cas de “préoccupation liée à un contenu inapproprié, d’appeler les opérateurs pour leur dire que ce contenu ne respecte pas les règles de l’éthique et de la déontologie de la profession…Une telle disposition vise à les amener à se conformer au dispositif légal”(https://news.abidjan.net/articles/681790/cote-divoire-les-web-tv-accolees-aux-partis-invitees-a-se-declarer-aupres-du-regulateur). Pour ce faire, l’État envisage, à travers ses organes de régulation, de les recenser et d’avoir l’identité des promoteurs et des personnes qui y travaillent pour savoir si ce sont des journalistes professionnels. Pour le président de la HACA, cette opération vise ainsi à faire appliquer et à faire respecter l’éthique et la déontologie de leur profession aux fins d’éviter des dérapages, surtout pendant les périodes électorales. Toutefois, au regard du contenu des productions, la régulation peut être assurée par les deux entités, soutient le président de la HACA. Or, les partis politiques ne sont pas les seuls à détenir des Web TV dans le cyberespace ivoirien. Il existe une pléthore de télévision en ligne en Côte d’Ivoire appartenant à diverses structures et organisations (UVCI[1], ARTCI[2], etc.). Comment se fait-il donc que ce soient celles appartenant aux acteurs politiques qui doivent se faire enregistrer ?
Depuis l’apparition de ces nouvelles réalités dans le cyberespace ivoirien, la régulation des télévisions numériques préoccupe certains États. Tout comme la Côte d’Ivoire, des pays tels que le Sénégal et le Bénin ont adopté des lois pour encadrer les publications numériques. C’est ce que révèlent les travaux de Moumouni et Seck Sarr (2021). Ils démontrent à travers leur étude que la réglementation du paysage audiovisuel numérique ne favorise pas la diversité des expressions politiques et culturelles.
Au regard de ce qui précède, les nouvelles réformes de l’espace numérique en Côte d’Ivoire semblent cacher en toile de fond le bâillonnement des télévisions en ligne à cause de leur utilisation par des partis de l’opposition et de leur succès auprès de la population. Le régime au pouvoir, en plus de monopoliser les médias d’État, tente d’avoir totalement la mainmise sur l’espace numérique ivoirien. Ce qui constitue une entrave à la démocratie et à la libre expression des opinions, des attitudes et des valeurs déjà décriés par des partis de l’opposition. Cela contraste avec l’optimisme des promoteurs du web social qui soulignent son effet positif sur la démocratie et la démocratisation (Castells, 2010).
Conclusion
Cette recherche a étudié la télévision en ligne dénommée LVIK Tv comme un espace d’expression de l’opposition dans le débat démocratique en Côte d’Ivoire. Depuis quelques années, les télévisions numériques se sont imposées en Côte d’Ivoire comme de nouvelles alternatives communicationnelles entre les acteurs politiques et leurs partisans. En effet, les médias de service public sont, d’une part, plus difficilement accessibles aux partis politiques de l’opposition et, d’autre part, peu suivis par les citoyens. En d’autres termes, la caporalisation des médias de service public par les autorités étatiques et le contrôle de l’espace public a créé un déséquilibre informationnel entre la population et leurs leaders politiques. Face à cette entrave à la liberté d’expression – une des conditions sine qua non de la démocratie –, des acteurs politiques s’offrent des chaînes de télévision et de radios en ligne à travers lesquelles ils médiatisent leurs activités et communiquent avec les citoyens, plus singulièrement avec leurs sympathisants. Cela s’est accentué à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2020. C’est dans ce contexte qu’a été créée LVIK Tv par Isaac Koffi. Émettant simultanément sur Facebook et YouTube, cette télévision numérique se met au service de tous les partis de l’opposition pour mener, dans un premier temps, le combat contre le troisième mandat du président Alassane. Ensuite, elle va vulgariser les idéaux d’une société démocratique en suscitant la libre opinion et la participation de la population aux débats publics. En effet, ce média en ligne donne l’opportunité à chaque citoyen de s’exprimer, de critiquer, ou de proposer et de se mobiliser. Il démocratise ainsi la parole à tous les niveaux : national et international. Les résultats de l’étude montrent que cette télévision en ligne se positionne désormais dans le cyberespace ivoirien comme un instrument de mobilisation et de remobilisation politique des citoyens. En quelques mois, LVIK Tv s’est imposée comme la référence informative vis-à-vis des médias de service public ou l’information est sous contrôle et unidirectionnelle. Elle diffuse des exclusivités, publie des scoops, fait régulièrement des directs là où les médias de service public sont muets. De plus, elle varie les informations et anime le débat politique, ce qui contribue éventuellement au processus démocratique. Cependant, bien que se positionnant comme un contre-pouvoir dans l’espace numérique ivoirien en construisant l’opinion publique, LVIK Tv reste limitée car ses appels incessants à la mobilisation sont plus virtuels que matériels et n’ont pas le résultat escompté.
Références bibliographiques
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Notes
[1] Université Virtuelle de Côte d’Ivoire.
[2] Autorité de Régulation des Télécommunication de Côte d’Ivoire.
Biographie
Ahou Florence Agney est Maître-assistant en Communication politique et des organisations à l’Université Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo (Côte d’Ivoire). Ses recherches s’intéressent à la communication politique à l’ère du numérique ainsi qu’à la question de la gouvernance et de la citoyenneté en Côte d’Ivoire.